Hier soir était diffusé un reportage intitulé "Quand la médecine abuse de son pouvoir" suivi d'un débat animé par les Dr Carrère d'Encausse et Michel Cymes. Le titre évoque une médecine toute puissante profitant pour faire des actes (biologiques, radiologiques ou chirurgicaux) non justifiés. Mais le reportage puis le débat a ensuite évoqué la pression engendrée par les patients et les laboratoires sur les médecins.
Et effectivement, on ne parle pas assez de cette pression que nous avons tous les jours sur les épaules.
Je connais le résultat de nombre de radiographies que je prescris, tout simplement parce qu'à mon sens, je n'avais pas à les prescrire. Je l'ai fait simplement parce que le patient ou sa famille me l'a demandé : "vous pensez pas qu'il faudrait être sur qu'il n'y a rien de cassé ?" alors que la patiente a reculé à son travail et tapé son coude contre le mur (véridique !!) ? Je l'ai fait aussi parce que je sais bien que la personne vient aux urgences surtout pour le plateau technique (radiographie, biologie) : tout est sur place, elle n'aura pas à se déplacer au laboratoire ou au cabinet de radiologie.
Un jour, après avoir examiner une cheville aux urgences et en suivant les critères d'Ottawa, j'explique au patient qu'il n'y a pas d'indication à réaliser une radiographie et je lui prescrit le traitement et la kinésithérapie comme je l'ai appris. Je ne fus pas surpris quand quelques jours après, on m'a annoncé qu'il était revenu parce que le médecin (soit moi) n'avait pas fait de radiographie la première fois. Et évidemment, pour éviter toute discussion, il a pu avoir sa radiographie qui s'est révélé sans lésion osseuse... Ce qui fait qu'au total, le patient a eu droit à 2 examens médicaux. Ainsi, souvent, pour éviter toute discussion, je prescris d'emblée les examens, ce qui m'évitent de longues discussions et des désaccords avec mes patients. Mais, dans ces cas, je ne suis pas satisfait de moi : je ne comprends pas pourquoi on ne me fait pas confiance ; ils viennent pour être examiné (en fait, ils viennent surtout pour la radio et quelle chance, ils ont droit également à un examen médical) par une personne dont c'est le travail et qui ne fait que ça. Quand, personnellement, je fais appel à un plombier ou à un électricien, je ne suis pas là pour lui apprendre son travail. Je lui fais confiance et je me range à son avis.
Mais mon attitude va surement changer après avoir vu le reportage et le débat : un invité a bien précisé que c'est au médecin de poser l'indication des examens et des actes et non au patient. Cela m'a fait du bien d'entendre cela : cela m'a rassuré. Aussi, j'ai bien envie d'écouter plus ma conscience que le patient au risque d'avoir des discussions animées et couteuses en temps et en patience.
Mais mon attitude va surement changer après avoir vu le reportage et le débat : un invité a bien précisé que c'est au médecin de poser l'indication des examens et des actes et non au patient. Cela m'a fait du bien d'entendre cela : cela m'a rassuré. Aussi, j'ai bien envie d'écouter plus ma conscience que le patient au risque d'avoir des discussions animées et couteuses en temps et en patience.
On verra bien.
En tout cas, bravo aux Drs Cymes et Carrére d'Encausse d'avoir proposé ce débat : c'est un sujet que l'on n'évoque pas assez...
En tout cas, bravo aux Drs Cymes et Carrére d'Encausse d'avoir proposé ce débat : c'est un sujet que l'on n'évoque pas assez...