jeudi 13 février 2014

Jamais 2 sans 3

La semaine dernière, j'ai pu encore une fois visité et voir le bouddha couché de Bangkok. Trois fois en un an, moi qui ne suis toujours pas monté en haut de la Tour Eiffel... Pourquoi revoir le bouddha couché ? Bah... A chaque fois, je fais équipe avec un ou une infirmière différent et je me sens obligé de faire le guide : bouddha couché, palais royal, maison de Jim Thomson et pourtant il y a beaucoup d'autres sites à visiter, mais bon c'est facile d'accès et incontournable lorsque l'on n'a qu'un ou 2 jours de disponible.

Comme pour ma première visite, nous avons rapatrié une femme victime d'un accident de la route : en moto sans casque, elle a perdu le contrôle de son véhicule en passant dans un trou et a tapé violemment l'arrière de sa tête sur le sol. Et la voilà maintenant, incapable de parler, de répondre aux ordres simples avec juste des mouvements oculaires et de flexion des membres supérieurs. Ce n'est pas bon signe.
Nous avons été accueilli par le correspondant local, français habitant en Thaïlande depuis 40 ans et parlant thaï parfaitement. Il nous a longuement parlé de son travail.
Il avait le sentiment que les français blessés ou malades en Thaïlande s'attendaient à ce que tous les frais soient pris en charge, comme en France. Très souvent, ces derniers lui tendent leur carte vitale et ne comprennent qu'elle ne soit pas reconnu en Thaïlande et qu'ils doivent avancer les frais.
Et là, tout dépend de leurs assurances. Notamment celle de leur carte bleue. Le correspondant local nous précisait que la plupart de nos concitoyens avaient une carte basique, ne prenant en charge que pour 11 000 dollars de frais médicaux. Quand on sait qu'une journée de réanimation peut couter jusqu'à 4 000 euros, il ne faut pas avoir de problème grave pour ne pas avoir à débourser le moindre sou.
Notre patiente avait été blessée mi janvier et cela faisait 3 semaines qu'elle était hospitalisé en réanimation. Sa famille avait fait des demandes de prise en charge à toutes leurs différentes assurances : maison, voiture, mutuelle, carte bleue pour réunir seulement un tiers de la somme nécessaire...
Elle avait été opérée d'une hémorragie intra-cranienne, trachétomisée et respirait à l'aide d'une respirateur. Nous étions partis avec 2 valises remplis de matériel pour pouvoir faire face à toutes les situations. Nous avions pas loin de 13 heures d'avion pour le retour et on ne désirait pas demander au pilote d'atterrir parce qu'ils nous manquaient quoi que ce soit. D'ailleurs, le pilote est venu me voir lors du vol en me précisant qu'il serait difficile de se poser vu qu'on était au dessus de la Sibérie.
Régulièrement, on mobilisait et massait la patiente pour éviter que ne se forment des escarres, on l'aspirait, on surveillait tension artérielle, saturation, niveau restant d'oxygène et réglage du respirateur.
Nous avons fait au total environ 4 heures d'ambulance et 13 d'avion.

C'était la première fois que je faisais un vol aussi long avec un malade aussi "lourd". Heureusement, tout s'est bien passé...

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