jeudi 13 juin 2013

Accro au café

Bonjour, je suis urgentiste et suis accro au café.
Huit heures du matin : dés mon arrivée aux urgences, je me dirige vers la salle de repos. Avant même de saluer tous mes collègues.
Premier constat : y a t'il du café ? Et si oui, est il frais ?
En fait, de toute façon, même pas frais, même froid, c'est pas grave : je me sers non pas une tasse mais un mug rempli. Puis micro-ondes 30 secondes (attention : café bouillu, café foutu)
Par contre, quand y a pas de café : j'enrage, j'empeste. C'est tout juste si je ne suis pas pris de tremblement et de nausées. Tant pis, je me lance. Faudra juste attendre 30 minutes. Oui c'est long mais la cafetière est entartrée. D'ailleurs, les fabricants d'appareil à café devraient tester leur cafetière dans les services d'urgence. La durée de vie ? Environ un an. J'ai tout vu et tout testé dans les urgences : cafetière filtre, café soluble, percolateur, capsules, dosettes. Il suffit de lever les yeux dans une salle de repos pour apercevoir en haut des placards un véritable cimetière : carton, cafetières, thermos... Pire que sur le bon coin.
Le café lancé, reste plus qu'à ruminer et faire un tour voir enfin les collègues. Et là, on se fait embarquer : discussion, plaisanterie... Allez, je vais examiner 2 - 3 malades le temps que le café finisse de couler.
Dix heures : ouf, j'ai 5 minutes pour aller enfin me chercher un café. Aaaahhhh c'est pas vrai, nnoooonnnn, c'est pas possible. PLUS DE CAFE !!! Je vais en tuer un !!! Hélas, encore une loi à connaître : ne jamais s'éloigner plus de 10 minutes après avoir lancer la cafetière au risque de ne pas en avoir !!!
Je le sais mais me fais avoir tout le temps (doit y avoir un complot derrière tout ça). Pas le choix : refaire du café (les tremblements s'aggravent, les nausées me reprennent, j'ai chaud... Vite, vite... Il me faut ma dose...).
De toute façon, après mon mug de 8h, je me ressers vers 10h un autre mug. J'ai coutume de dire que je bois non pas un café par jour mais une cafetière. J'en ressens le besoin. C'est devenu un tic : je tape une observation, je prends une gorgée, je lis un compte-rendu, une autre gorgée. J'ai toujours un mug rempli de café à proximité. À force, il est froid (j'ai d'ailleurs investi dans une tasse isotherme : outil aussi nécessaire que le stéto ou le stylo), mais pas grave, ça se boit quand même.
Évidemment, après le déjeuner, nouveau mug. Une dose, cette fois ci. Puis à 16h.
Et quand je fais 24 heures, c'est la cata : une dose à 18 heures pour la soirée puis à 22 heures pour la nuit. Et quand nous coupons la nuit avec mon collègue et qu'il part se coucher : nouvelle dose. Quand on me réveille pour un patient : premier acte : un mug de café (j'enfile quand même un pantalon avant...).
Je me suis dit un paquet de fois : faut que j'arrête le café. Mais c'est devenu comme un tic. Je ne me vois pas travailler sans une tasse. D'ailleurs, à la fin de la journée, à force d'être aller en chercher, je me retrouve avec une collection de tasse de toutes les tailles et de toutes les couleurs à côté de mon PC. Alors, régulièrement, j'en ramène 2 - 3 à la tisanerie...
Sans café, je me sens ralenti, lent et fatigué. Avec, pas de problème.
Par contre, y a les effets secondaires : passage régulier aux toilettes (pourquoi ne sert on pas du café aux insuffisants cardiaques ou aux constipés ?), excitation. Mais cela m'aide à bosser plus vite et surtout à tenir mes 24 heures de garde.

Bref, je suis accro au café.

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