Jeudi, 24 heures aux urgences... Tranquille, pas trop de monde et pas d'urgence. La plupart des problèmes que je traite sont chroniques :
- un traumatisme du pouce depuis un mois et demi avec des douleurs de plus en plus importantes que le médecin traitant ne sait plus comment traiter. Un interrogatoire poussé et un examen du doigt en question met en évidence un abcès collecté sous-ungéal pas visible au premier regard. Excision, évacuation, méchage...
- des adénopathies cervicales depuis 5 mois qu'à priori, le médecin traitant banalise (selon la patiente). Que lui proposer alors qu'elle vient à 22h ? Déjà, je passe beaucoup de temps à lui expliquer "que je suis urgentiste, et que je traite (du moins j'essaye) des urgences", ensuite, un bilan qu'elle fera en externe.
Bref, on a le sentiment que si on enlevait toutes ces "urgences relatives", on ne ferait plus grand chose.
J'en ai profité pour prendre contact avec le médecin responsable de l'hospitalisation à domicile (HAD), qui m'a expliqué son travail. Permettre à un certain type de patients de bénéficier de soins et de traitements qui sont administrés habituellement en milieu hospitalier, à leur domicile. Aussi, elle prend en charge des chimiothérapies ainsi que des soins palliatifs. Elle organise le retour à domicile, prévoit tout ce qui est nécessaire pour que cela se passe au mieux : lit médicalisé, nursing, kiné, aspiration, extracteur d'oxygène. Elle m'a parlé du lien avec le patient et la famille, du suivi réalisé par les infirmières de l'HAD. C'était une des raisons pour lesquelles j'ai préféré les urgences : pas de suivi du patient, pas de prise de tête avec les familles, pas de maison de rééducation ou de retraite à trouver. Et voilà, que finalement, c'est peut-être ce que je vais retrouver. C'est surtout un moyen de quitter les urgences, de ne dépendre que de moi, d'être mon propre chef, quoi. De pouvoir organiser mon temps comme je l'entends, de ne plus faire le boulot des autres. Il y a beaucoup à faire dans mon service d'urgences, mais je me sens découragé et fatigué. Il est temps de changer, de profiter de l'occasion qui se présente à moi. Et si cela ne me plait pas, je pourrai toujours retourner aux urgences.
J'aime mon travail des urgences, mais tous les à-côtés me prennent de plus en plus la tête et changer de registre me permettra de respirer. J'ai bien envie de suivre une formation en soins palliatifs l'année prochaine également.
To be continued...
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