La semaine dernière, malgré 5 jours de disponible pour un éventuel rapatriement : rien... sauf... jeudi avec un départ immédiat pour 17h après un appel à 15h30. Plus qu'à rouler à donf sur l'autoroute pour rejoindre au plus vite la base pour attraper le taxi m'emmenant à la gare pour que je puisse prendre un train pour Toulouse. Arrivée tard dans la nuit, pas le temps de voir le Capitole. Après quelques heures de sommeil, les ambulanciers passent me prendre pour qu'on puisse emmener un bébé de 2 mois et sa mère (heureusement). L'enfant avait subi une intervention pour une mastoïdite et était encore traité par antibiotique. Adorable et tranquille, il a quasiment dormi durant tout le trajet. A moi de lui administrer les antibiotiques par voie intra-veineuse. J'ai pu discuter avec sa mère de 40 ans qui était passée par une fécondation in-vitro pour avoir son bébé. Et avait bien l'intention de recommencer. Hormis le peu de sommeil, ce fut assez agréable.
Par contre, le lendemain, changement de programme : trial 4 x 4 que la cadre de santé de mon service m'a demandé de médicaliser. J'ai plutôt l'habitude de m'occuper de course à pied en montagne avec des participants au top, affinés, s'entraînant depuis plusieurs mois, équipés parfois de vêtements techniques denier cri. La nourriture fournie est composée de salade, de fruits secs, de barres de céréales. L'ambiance est sereine et saine. Un trial 4 x 4 m'a fait le sentiment d'avoir basculé du côté obscur. "Athlètes" gras du bide, avec des vêtements sales, gras et à l'humour gras. En fait, tout est gras chez eux. Mais sympathiques (heureusement). Ils ne sont pas entrainés physiquement mais ont passé de longues heures sur leur machine : voitures de série, certaines améliorées, ou "proto". Evidemment, peu avait un certificat médical dument rempli. Aussi, j'ai passé la matinée à examiner les concurrents et à signer des certificats médicaux. Le repas prévu était "frites - côtes de porc grillées - tarte aux pommes". Une fois lancés, les 4 x 4 devaient franchir différents obstacles : mur en béton, souche d'arbre, fossé, tuyau. Les protos étaient impressionnants mais les voitures de série étaient plutôt pitoyables avec notamment une Fiat Panda 4 x 4 conduite par un homme de 150 kilos au volant (il faut le voir rentrer dans sa voiture...) qui s'est retrouvée bloquer dans un fossé dès la première épreuve suivie par une Lada 4 x 4 qui a, quand à elle, perdu son différentielle arrière ainsi qu'un de ses amortisseurs arrière. Du coup, intervention à nouveau de la dépanneuse. Pendant ce temps-là, la bière coulait à flots : la 11ème gratuite après 10 achetées. Cela donne une idée de la consommation moyenne. Certains étaient déjà bien cuits dès l'après-midi et j'avais l'impression qu'on était plus là pour nous occuper des ivresses aiguës que des accidents potentiels. L'un d'entre eux venait nous voir à la tente de la Croix Rouge après avoir bu pour discuter puis s'allonger pour ensuite retourner au bar au bout de 30 minutes et ainsi de suite. Quelle endurance !! Bref, ce jour ne fut que poussière, bruit et bière...
Et pour varier les plaisirs : nuit hier aux urgences. Je pus prendre le smur ce qui m'a permis d'intervenir pour une crise convulsive ne cédant pas au bout de 10 minutes. A peine arrivés, on entend beaucoup de bruit, de cris dans une maison encombrée de choses diverses et variées. On nous fait monté à l'étage où nous découvrons les pompiers patientant à l'entrée d'une chambre. Dans cette dernière, une dame allongée sur le lit, hurlant et criant en portugais avec un jeune homme et une jeune fille allongés sur elle. De crise convulsive, nous étions en fait en face d'une crise d'hystérie sous l'effet de l'alcool avec menace de défenestration de la mère qui venait d'apprendre que sa fille de 16 ans était enceinte... Superbe ambiance... D'autant qu'évidemment, elle refusait d'être transportée et moi, je ne pouvais pas prendre la responsabilité de la laisser sur place avec cette notion de tentatives de défenestration... Alors, nous n'avions plus le choix et nous allions devoir lui faire une piqure de sédatif. Subitement, elle accepte mais désire fumer avant. Bonne idée, car devant son gabarit, cela évitait aux pompiers de devoir la descendre dans l'escalier étroit. Mais à peine avait-elle descendu quelques marches qu'elle se mit à courir. Les pompiers purent la rattraper rapidement et l'emmener dans leur véhicule. Tout ça pour ça...
Quel drôle de boulot parfois...
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