Alors que tout est tranquille en ce moment, c'est à dire que je n'ai fait aucun rapatriement en 3 semaines (dingue, personne ne se blesse ou tombe malade en vacances ??), enfin, on m'appelle pour un rapatriement sanitaire pour aujourd'hui. Yes, enfin, en plus en avion sanitaire avec une infirmière avec qui j'adore travailler et discuter. Cette dernière fonctionne un peu comme quoi, sans se prendre la tête avec des choses inutiles et en étant cash avec le patient ou les différentes équipes médicales que l'on rencontre. Alors que l'on nous demande souvent de prendre beaucoup de matériel (toujours au cas où...), on a tendance à s'alléger et à prendre surtout ce dont on aura besoin au cours de la mission. Bref, tout s'organise tranquillement. Cette fois-ci, le patient est âgé de 94 ans et est actuellement en Algérie. Notre mission (qu'on a accepté) est de le ramener à son domicile.
J'ai trouvé bizarre qu'un homme très âgé hospitalisé pour une altération de l'état général rentre directement à son domicile sans passer par un centre de court ou moyen séjour... Bon, surement qu'il n'avait rien de grave... Enfin, quand même, il a 94 ans, doit bien avoir quelques antécédents, ne doit pas être en pleine forme et en général, une hospitalisation a tendance à grabatiser.
Pour pouvoir y aller, il me fallait m'occuper de la baby-sitter, du rangement de la maison, de penser au repas du midi...
Et voilà, qu'alors que tout était prévu, on m'appelle dans la soirée pour me dire que la mission est annulée car le patient est décédé...
J'ai trouvé cela énorme qu'un patient devant rentrer le lendemain chez lui... décède... De toute façon, cela devait bien lui arriver, à 94 ans... et cela n'est pas trop prévisible. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'à chaque fois que l'on va chercher un patient en Algérie, ce n'est jamais simple. D'autant que l'on ne peut pas pénétrer dans le pays. Nous devons rester sur le tarmac et le patient nous est amené par une ambulance et par un personnel ne connaissant pas le patient. Poser des questions ne sert à rien et souvent le dossier est très succinct avec peu d'examens complémentaires. A ce stade, il est difficile de laisser le patient et il faut bien faire avec ce que l'on a. C'est pourquoi on emmène toujours beaucoup de matériel.
Une fois, je suis parti pour aller chercher un patient âgé ayant fait un AVC. L'assistance m'avait affirmé qu'il était conscient et en voie de récupération de son hémiplégie. Une fois sur place, l'ambulance nous a amené un patient déshydraté, fiévreux, aphasique et ne répondant pas aux ordres simples. En plus, le patient n'avait pas été changé et sa couche était pleine... Incroyable de devoir s'en occuper sur le tarmac : l'essuyer, le changer, le perfuser, le remplir... Donc, forcément, maintenant, on a bien compris que le patient ne correspondra pas au bilan. Et du coup, faut dire que cette fois-ci, ils ont fait fort...
Bref, ce n'est pas encore cette fois que je ferais un rapatriement.
Bref, ce n'est pas encore cette fois que je ferais un rapatriement.