J'étais intervenu en smur il y a une dizaine de jours sur un arrêt cardio-respiratoire récupéré par les pompiers après un choc. Porteuse d'une myopathie entrainant une insuffisance respiratoire, cette femme de 40 ans était arrivée à bout de souffle au cabinet d'un médecin qui avait rapidement appelé les secours. Alors que le coeur était reparti, elle n'avait pas encore récupéré connaissance. Une fois arrivés et après avoir pris connaissance du dossier, nous avions alors décidé d'intuber, de la mettre sous respirateur, de la sédater pour enfin la transporter en réanimation après être passé au scanner. Au final, la patiente avait présenté un arrêt cardiaque d'origine hypoxique suite à sa myopathie. C'est pourquoi son coeur était reparti aussi "facilement".
J'ai pris récemment de ses nouvelles. Elle s'est réveillée sans séquelles et a été laissée longtemps sous respirateur, car elle n'arrivait pas à se sevrer du respirateur jusqu'à qu'elle s'extube tout seul. Elle fut alors mise sous ventilation non invasive. Pour qu'elle puisse sortir du service, les réas lui ont proposé une trachéotomie. Elle a préféré refuser malgré l'instance de son mari. Le service a lors pris contact avec le samu, le service d'hospitalisation à domicile pour éviter une prochaine réanimation si un arrêt respiratoire se reproduisait. Cela fait bizarre de déprogrammer la réanimation ce qui va conduire inéluctablement vers la mort. C'est contre notre formation et notre "éthique". Mais cela se comprend au vu de la maladie de la patiente. Cette dernière lutte depuis de nombreuses années contre sa maladie qui évolue malgré tous ses efforts. Elle a probablement compris qu'elle ne gagnerait pas et accepté sa fin. Ce n'est pas qu'elle désire mourir, elle est résigné à perdre. Cela demande aussi beaucoup de courage.
J'espère juste que je ne serais pas celui qui décidera de ne rien faire...
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