jeudi 30 janvier 2014

Les affaires reprennent

Ça y est, les affaires reprennent. Je veux dire : enfin un rapatriement. Après plus d'un mois sans en faire un, je repars sur la route pour ramener une jeune en poussée de maladie de Crohn lors de sa classe de neige à Paris. Et là encore, retour à la dure réalité des choses. J'arrive avec un peu d'avance pour préparer le matériel puis me rends au garage des ambulances à l'heure prévu. Les ambulanciers viennent à peine d'arriver. Et il leur faut faire les niveaux. Soit... Je jette un œil à l'ambulance : très sale dehors... J'ouvre difficilement la porte arrière et constate le même état à l'intérieur... Sans compter le siège passager déchiré et les montants cuir du brancard ne tenant qu'à l'aide de sparadrap (à croire qu'il n'a pas été inventé pour les pansements)... Pas le choix, va falloir faire avec. L'autre ambulance que l'on me propose est plus bruyante et lente. J'attends... En fait, les ambulanciers ne savent pas ouvrir le capot moteur : les "niveaux" ne doivent pas être fait souvent... Ils consultent la notice, appellent des collègues à la rescousse...
Bon, une fois sur l'autoroute et après avoir atteint les 110 km/h : ça claquette, ça tambourine, ça tremble : à croire que l'on va franchir le mur du son. En plus, je n'arrive pas à mettre le chauffage. En le signalant aux ambulancières, elles me répondent : "elle sort de la révision". Est ce rassurant pour autant ?
Au bout de 45 minutes et de multiples manipulations sur les commandes, enfin du chauffage. Je sais que le froid conserve et que je ne fais pas mon âge, mais c'est tout de même pas une raison.

Après avoir pris en charge la patiente, nous roulons. Avec la nécessité de s'arrêter reguliement pour que les ambulancières puissent fumer leurs cigarettes. Sans compter l'achat impromptu de lave-glace... Quand je pense qu'on a passé 30 minutes à faire les "niveaux" ce matin...
Leur comportement m'exaspére : elles transporteraient du bétail que ce serait pareil : aucune attention ni intérêt à l'égard de la patiente, aucun souci de s'assurer que tout va bien, aucun geste pour arranger le brancard, les draps ou la couverture. Elles restent fixer sur leurs cigarettes, téléphones ou tablettes.
Une fois la patiente déposée, je n'ai qu'une envie : partir prendre mon train. Elles me signalent que si je prends le train à l'horaire prévue, j'arriverai en même temps qu'elles. Je préfère ne rien dire. Trois heures dans un train n'ont rien à voir avec 6 heures dans une ambulance avec bruits, pause cigarette et arrêt réparation éventuelle...

Bref, les affaires reprennent...